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Les filles de Pierre Foncin |
APF |
Les trois filles de Pierre Foncin
Antoinette Antoinette, fille d’Anne Sylvestre, nait à Carcassonne le 5 août 1867 alors que son père est en poste à Mont-de-Marsan. On ne sait rien de son enfance ni de ses études. Elle se marie le 27 septembre 1887 à Cazhillac avec
Jean-Baptiste Passerieux, un avocat qui va passer l'essentiel de sa carrière dans la région parisienne et qui la terminera comme juge au tribunal de la Seine.
Pierre et Marcel viendront séjourner au Dattier avec leurs parents et joueront avec Myriem et Mireille qui sont à peu près du même âge.
Pierre et Marcel avec Myriem et Mireille au Dattier vers 1900 |
Antoinette et son père
Antoinette à 35 ans |
Antoinette décède en 1938. Jean-Baptiste prend sa retraite en 1933 et décède en 1946. Les deux époux sont enterrés au cimetière de Cazilhac. |
Myriem Myriem, née le 2 mai 1893 (le jour des 52 ans de son père !) à Paris, admire beaucoup son père et s’oriente vers les mêmes sujets d’étude que lui. C’est une étudiante brillante qui obtient à la Sorbonne une licence ès-lettres (histoire et géographie) et ès-science (géographie physique, botanique et mathématiques générales) ainsi qu’un diplôme d’études supérieures en histoire-géographie. Elle commencera un doctorat qu’elle ne mènera pas jusqu’au bout mais dont elle se servira dans ses publications. Elle entre à la Bibliothèque Nationale de France (BNF), sur la recommandation très chaleureuse de Lucien Gallois, le 1er juin 1920. Elle va y passer toute sa carrière. Elle produit un travail considérable dans le département cartographie de la BNF et devient rapidement «incontournable». Elle rassemble et organise des milliers de cartes anciennes qu’elle fait venir de toute la France et de l’étranger et devient en 1942 conservateur en chef du département des cartes et plans de la BNF, première femme à obtenir une position hiérarchique aussi élevée dans l’administration française. Elle restera à ce poste jusqu’en 1964 année de son départ à la retraite. Myriem et Mireille sur la plage du Domaine Foncin
Myriem Foncin a été la première femme bibliothécaire à la section des Cartes et plans (1920), la première à diriger un département de collections à la BNF (1942), la première à présider une association
professionnelle, ABF (1945 et 1958), enfin la première géographe à recevoir des distinctions internationales. A côté de ses activités professionnelles elle mène une activité de militante de l'éducation et de la lecture populaires. Elle fonde en 1923 la branche féminine (chrétienne) des " Équipes sociales " crées en 1920 par Robert Garric, où elle anime des cercles d'études et de lecture. Elle agit à partir de 1938 au sein de l'Association des bibliothécaires français où elle organise une formation élémentaire pour les responsables des bibliothèques de loisirs. En 1940 et 1941, elle anime des stages de formation pour les responsables des bibliothèques créées pour les réfugiés et dans les centres de jeunesse. En 1938, Myriem Foncin constitue un groupe informel d'éducateurs populaires, d'éditeurs et de bibliothécaires professionnels. En 1946, elle rencontre Roger Martin du Gard (prix Nobel de littérature 1937) avec lequel elle organise la "lecture au Sana" soutenue par la famille d'éditeurs Gallimard. Extrait d'une lettre de Roger Martin du Gard à son épouse Hélène le 10 janvier 1946: Myriem A partir de 1964 Myriem séjourne fréquemment au Dattier avec sa soeur Mireille. Elle reste célibataire et décède à Toulon le 5 janvier 1976. Elle est enterrée à Bagneux. |
Mireille
Mireille est beaucoup plus discrète. On n’a pas d’information sur ses études, bien que ses écrits reflètent une concision de pensée et une qualité d’expression remarquables. On sait seulement qu’elle participe avec sa sœur à toutes les activités sociales et éducatives qu’elle mène. Elle aussi reste célibataire et sur son passeport indique "bibliothécaire" comme profession. Passeport 1953 de Mireille Dans article de "L'Express" de 1977 Françoise Monier décrit ainsi Mireille enfant: "Mireille, la sauvage, n’aime pas l’arithmétique et préfère aller en bateau pêcher avec son père et Joseph, le domestique mauricien."
Dès la retraite de Myriem, les deux soeurs passent beaucoup de temps au Dattier. En 1975, elles apprennent par une amie géographe (Jacqueline_Beaujeu-Garnier) l'existence du Conservatoire du Littoral et envisagent de lui faire don
de la maison après leurs morts. L'année suivante Myriem décède laissant Mireille dans une situation financière très précaire. Elle va demeurer seule dans la maison pendant 19 ans, vivant chichement avec ses chiens Dolly et Castor, sans apparemment avoir reçu d’aide financière pour elle-même mais aidée par le
Conservatoire du Littoral pour la réfection de la maison et par les habitants du Dattier pour ses déplacements et pour la fourniture en bois de chauffage. L’été elle se réfugiera à Paris
et à Uriage (au sud de Grenoble) pour fuir les grosses chaleurs et l’afflux des touristes. Elle va lutter jusqu'à sa mort contre les nuisances induites dans le maquis voisin par des
décisions malencontreuses : usine d'incinération d'ordures, circuit de moto-cross, stand de tir, zone artisanale. Elle refusera d'ailleurs la légion d'honneur qu'on lui propose pour son
don au Conservatoire à cause de ces éléments.
Video d'archive INA 1977: don du Domaine Foncin
Les sœurs Foncin avaient hérité d’Augustine Fouillée veuve du philosophe Alfred Fouillée qui avait eu Joseph Foncin comme proviseur.
Elle avait écrit « Le Tour de la France par deux enfants » sous le pseudonyme de G Bruno, livre pour lequel Pierre Foncin lui avait fourni des indications géographiques
et historiques. Lors de son décès à Menton le 8 juillet 1923, elle laissa aux deux sœurs deux villas (Hygie et Fouillée, boulevard de Garavan à Menton) et, peut-être aussi,
une maison à la Croix Valentin sur la commune des Molières en Seine et Oise. Suite à l’incendie de 1950 qui a détruit la toiture et le 2ème étage de la maison du Dattier,
ces biens ont été vendus pour permettre de remettre en état Lou Casteou qui venait juste d’être restauré après l’occupation allemande et que les sœurs n’avaient pas encore assuré!! |