Pierre Foncin et sa famille

Le 2 mai 1841, Pierre Foncin nait à Limoges. Louis-Philippe est roi de France depuis 1830. Ce sera le dernier roi de France. Il gouverne avec un Parlement élu au suffrage censitaire (env. 250'000 votants). La France compte 34'900'000 habitants dont les 3/4 vivent à la campagne. Plus de la moitié de la population est illettrée et moins de 50% d’entre elle parle le français, le reste parle l’un des 30 patois régionaux de France. L’industrialisation vient de démarrer ; le chemin de fer est encore pratiquement inexistant.

Cette même année (le 22 mars), le Parlement vote une loi qui interdit le travail des enfants de moins de 8 ans. Selon la Loi sur le travail des enfants, l'âge minimum d'embauche est fixé à 8 ans et à 13 ans s'il s'agit d'un travail de nuit; la durée du temps de travail est établie à 8h/j pour les enfants de 8 à 12 ans et à 12h pour ceux entre 12 et 16 ans ». Cette loi ne sera pas respectée jusqu’à ce que l’école devienne obligatoire 41 ans plus tard.

Enfants mineurs - 1842

Pierre Foncin n’a pas ce souci car il nait dans un milieu universitaire. Son père Joseph Foncin (1807 – 1894) est agrégé de grammaire. Il sort de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de la rue d’Ulm à Paris, la seule école de France qui prépare à l’agrégation; c’est une école exclusivement masculine.

En 1841 Joseph Foncin est censeur au Lycée Royal de Limoges.

La mère de Pierre, Marie Thérèse Bonne Joséphine Charlotte Groc meurt en avril 1842. Pierre a moins d’un an, il ne marche pas encore.

Joseph se remarie très rapidement avec Jeanne Angeline Pauline Groc (une proche parente de sa mère) qui est âgée de 17 ans et de 19 ans sa cadette. Trois enfants vont naitre de ce remariage: Marguerite en 1844, Thérèse en 1846 et Antoine en 1852. Pierre va donc grandir dans cette fratrie de 4 enfants.

Louis-Philippe abdique en 1848. La 2^ème république est proclamée (suffrage universel public et abolition de l’esclavage dans les colonies). Louis-Napoléon Bonaparte est élu Président pour 4 ans avec 74% des voix (mandat non-renouvelable). Il fait un coup d’état en décembre 1851, plébiscité en 1852 et se fait nommer Empereur sous le nom de Napoléon III.

Joseph est nommé tour à tour à Auch, Montpelier, Albi, Laval et Amiens. Pierre étudie au Lycée Impérial d’Amiens alors que son père en est le proviseur.

Joseph Foncin

Pierre est envoyé en 1859 au lycée Louis-le-Grand, à Paris, pour y faire sa "rhétorique". Il obtient son baccalauréat en 1860. Cette année-là, il termine premier d’un concours de discours français qui oppose les élèves de tous les lycées de Paris et de Versailles et il est admis à l’ENS (5^ème des 13 candidats). Il suit donc le même parcours que son père. Cependant il ne choisit pas la grammaire mais l’histoire. Ce choix provient du fait que l’agrégation d’histoire vient d’être ré-autorisée après 8 ans d’interdiction (depuis 1852) et qu’elle draine les jeunes gens les plus doués. En 1861-62, Pierre a Victor Duruy comme professeur d’histoire. Victor Duruy ne restera qu’une anné à l’ENS car il sera nommé ministre de l’instruction (mais pas des cultes) en juin 1863. Pendant cette année à l’ENS il a lié des liens d’amitié avec le jeune Pierre basés sans doute sur une vision commune de l’éducation. Pierre et lui resteront liés pendant plus de 30 ans.

Victor Duruy (1811 – 1894), d’abord apprenti avant d’étudier au collège Sainte-Barbe, agrégé d’histoire en 1833. Il est le professeur des 2 fils de Louis-Philippe, puis nommé inspecteur d’académie et professeur à l’ENS grâce au soutien de Napoléon III. Ministre de l’instruction du 23 juin 1863 au 17 juillet 1869, il échoue à instaurer la gratuité de l’enseignement primaire en 1865 mais crée le 21 juin « l’enseignement spécial » destiné à dispenser une instruction appropriée aux besoins des industriels, des agriculteurs et des négociants » et comportant comme matières l’enseignement moral et religieux, langue et littérature française, l’histoire et la géographie, le calcul, la comptabilité, l’économie politique et la législation usuelle. En 1867 il échoue à mettre en place un enseignement secondaire pour les femmes mais réussit à imposer une école de filles dans les communes de plus de 500 hab.

Victor Duruy

Pierre sort de l’ENS en 1863, agrégé d’histoire … et de géographie. A cette époque la géographie n’est qu’une discipline mineure qui est enseignée sans documents graphiques. On apprend par cœur les noms des pays, des fleuves.

Son premier poste de professeur est à Carcassonne. Il tombe amoureux de cette ville et écrira deux ouvrages à son sujet dont un excellent guide touristique publié en 1866 (« Guide à la cité de Carcassonne ») qui sera réédité 36 ans plus tard (en 1902) puis, plus récemment en 2012.

En octobre 1865 il est nommé au Lycée impérial de Troyes. Il se marie à Carcassonne le 2 avril 1866 avec Anne Sylvestre qu’il avait rencontrée dans cette ville. En octobre 1866, il est nommé par Victor Duruy à Mont de Marsan dans le premier lycée de France où celui-ci vient de mettre en place son "enseignement secondaire spécial".

Pierre Foncin à 22 ans

En octobre 1866, Paul Vidal de la Blache est nommé professeur suppléant d’histoire-géographie au lycée de Carcassonne. Il est possible que Paul et Pierre se soient croisés à Carcassonne à cette époque ou que Paul ait entendu parler de Pierre grâce à son guide touristique sur Carcassonne.

Paul Vidal de La Blache est un brillant élève : il entre en 1863 à l'École Normale Supérieure à l'âge de 18 ans. En 1866, il est reçu premier à l'agrégation d'histoire. Paul Vidal de la Blache, va se consacrer à la géographie après la guerre de 1870, il sera sous-directeur de l’ENS, professeur à la Sorbonne et reste connu aujourd’hui par la collection de 44 cartes murales publiées par A. Colin (sous le nom de Vidal-Lablache !) qui ont été présentes dans toutes les classes de France jusqu’aux années 1960.

Paul Vidal de la Blache

Le 5 août 1867 Pierre et Anne ont une fille Antoinette qui nait à Carcassonne. Elle épousera le 27 septembre 1887 Jean-Baptiste Passerieux (1863 - 1946) magistrat et aura 3 fils, Pierre, Marcel et André. Elle décèdera en 1938.

En 1867 Pierre Foncin en collaboration avec M.L. Vat publie chez Gedalge un "Cours complet de géographie". Cet ouvrage "suit toutefois presque la même pédagogie que d’autres ouvrages de Vat fondés uniquement sur les supports littéraux" (N. Nishiyama).

Lors d’une inspection dans sa classe en 1867 (à Mont-de-Marsan), l’inspecteur écrit sur Pierre Foncin: « J’ai été content d’une leçon d’histoire contemporaine sur les progrès des Russes et des Anglais en Asie. Il (Foncin) a montré clairement la marche et les envahissements des uns et des autres sur une carte tracée au tableau. [...] M. Foncin semble avoir un goût particulier et une aptitude spéciale pour les études géographiques.»

Antoinette Foncin

En 1868, Pierre est nommé à Bordeaux où il restera jusqu’ en avril 1879 soit plus de 10 ans. C’est vraisemblablement lors de cette première année à Bordeaux que Pierre rencontre Paul Bert alors professeur de physiologie à l’Université. Ce qui est sûr, c’est qu’ils avaient des idées communes sur l’éducation des femmes, ce qui les a rapprochés. Pierre Foncin est resté en relation avec Paul Bert jusqu'à la mort de ce dernier.

Paul Bert (1833 – 1886) docteur en droit en 1857 puis docteur en médecine en 1863 professeur de physiologie à Bordeaux en 1866 (ce fut le plus jeune professeur de France) puis à la Sorbonne en 1869. Son nom est associé à la physiologie de la plongée sous-marine. Il est le premier à avoir décrit de façon systématique l'état de convulsion lié à la toxicité de l'oxygène sous forte pression partielle.
Il fut député de l’Yonne pendant 20 ans et ministre de l’Instruction Publique de novembre 1881 à janvier 1882 (chute de J. Ferry). En janvier 1886 il fut nommé Résident Général au Tonkin où il mourut du typhus en novembre. Il était un ardent partisan de l’éducation des femmes et prônait la supériorité de la race blanche.

Paul Bert

En 1870, c’est la guerre franco-prussienne. La France est battue sévèrement, Napoléon III capitule et se constitue prisonnier le 2 septembre 1870. Le 4 septembre la 3^ème république est proclamée. Cette république restera en place jusque la seconde guerre mondiale. La guerre continue jusqu’au 28 janvier 1871 (après le siège de Paris). L'assemblée nationale élue, et à majorité royaliste, se réunit à Bordeaux le 12 février. Adolphe Thiers est nommé chef du gouvernement. Les préliminaires de paix sont signés à Versailles le 26 février. La France perd l’Alsace et une partie de la Lorraine (1,6 millions d’habitants) et doit payer des dommages de guerre de 5 milliards de franc-or.

On sait peu de chose sur Pierre Foncin pendant ses premières années à Bordeaux si ce n’est que comme tous les Français il ressent profondément l’humiliation de la défaite, sentiment qui va le pousser à trouver des solutions pour redorer le blason de la France et restaurer l'esprit patriotique qui lui manque.

Une étude est confiée à deux universitaires our déterminer les causes de la rapide défaite de la France concluait que les militaires prussiens étaient mieux éduqués que les Français : les militaires français ne savaient pas bien lire une carte ! (voir l'article de Noriyuki Nishiyama) Le manque d’esprit patriotique chez les Français, lié à la méconnaissance de leur pays, était la seconde raison majeure.

Le 14 mars 1873 Pierre Foncin et son épouse ont un fils, Jean Joseph Antoine, né à Bordeaux qui malheuseusement ne vivra que 17 mois.

Il publie en 1873 un livre d’histoire qui sera primé en 1874 («Textes et récits de l’histoire de France» publié par Armand Colin) mais qui sera censurée en 1875 pendant deux ans après une plainte de l’évêque d’Angers car jugé anticlérical et trop républicain.

Il commence à s’intéresser sérieusement à la géographie et crée en 1874 la première association de géographie commerciale en France. C'est sans doute pour cette raison qu'on lui confie alors un cours de géographie commerciale à la Faculté de Lettres de Bordeaux.

En 1875 Pierre Foncin publie son premier livre de géographie destiné aux enfants des classes primaires «Première année de géographie» chez Armand Colin ainsi que d’autres livres de géographie (en 1875: Géographie préparatoire, Première Année de Géographie-livre du maitre). Ces livres se vendent très bien (plusieurs centaines de milliers). Il publiera ensuite la Deuxième année de Géographie en 1882*** et la Troisième année de Géographie en 1885. Il publie également des cartes murales pour ses classes, idée qui sera reprise et largement développée après 1885 par Paul Vidal de la Blache au point d’occulter complètement celles de Pierre Foncin.

La première année de Géographie

(présenté ici : 200^ème édition - 1906)

***Armand Colin transmet à Pierre Foncin, à Alger où il se trouve en mission en 1882, les chiffres de vente de ses manuels pour l'année 1881 - soit 320000 Géographie préparatoire, 460000 Première Année de géographie. 90000 Deuxième Année.

Pierre Foncin pense en effet que pour faire renaitre en France l’esprit patriotique, il faut d’abord que les Français connaissent la France. Rappelons qu’à l’époque, les moyens de transport sont encore balbutiants, que les gens travaillent 6 jours sur 7 et 10 à 12 heures par jour. Ils n’ont pas de vacances. La plupart d’entre eux naissent, vivent et meurent au même endroit. Il va donc se servir de ses livres de géographie pour combler ce manque et faire passer des messages patriotiques.

Armand Colin fils de libraire de Tonnerre. Il fonde sa propre maison d’édition en 1870 et publie des ouvrages pour les classes primaires profitant de la loi de 1881 réorganisant et rendant obligatoire l’enseignement primaire. Pas moins de 50 millions de volumes, soit le quart du marché du livre scolaire, seront vendus par la maison Armand Colin entre 1872 et 1889.
Parmi ses succès, les livres de géographie et les atlas de P. Foncin, le livre de grammaire de Larive et Fleury, le livre d’histoire d’Ernest Lavisse, les cartes murales de Vidal de la Blache. Armand Colin et Pierre Foncin deviennent amis. Il participera à l’Alliance Française dès 1884 et sera témoin de Pierre Foncin lors de son second mariage en 1890.

Armand Colin

En 1876 Pierre Foncin présente sa thèse sur le ministère de Turgot et obtient un doctorat ès-lettres. Il est nommé titulaire de la chaire de géographie à l’université de Bordeaux.

En avril 1979 Foncin est nommé recteur de l’Académie de Douai par Jules Ferry, ministre de l’instruction publique depuis le 4 février 1879. Il y développe l’enseignement secondaire pour les jeunes filles et crée une école normale féminine en 1880 (inaugurée par V. Duruy).

La même année Gustave Le Bon (né le 7 mai 1841, 5 jours après Pierre Foncin) écrit en 1879 un article de la Revue d’anthropologie dans lequel il dit : « Dans les races les plus intelligentes, comme les Parisiens il y a une notable proportion de la population féminine dont les crânes se rapprochent plus par leur volume de ceux des gorilles que des crânes de sexe masculin les plus développés. [...] Cette infériorité intellectuelle des femmes est trop évidente pour être contestée un instant ». L’année suivante il reçoit le prix Godard pour son mémoire «Recherches anatomiques et mathématiques sur les lois de variation du volume du cerveau et sur leur relation avec l’intelligence». Il écrira plus tard : «Ceux qui ont proposé de donner aux femmes une éducation semblable à celle reçue par l'homme ont prouvé combien ils ignoraient la nature de leur esprit. Vouloir donner aux deux sexes la même éducation, et par suite leur proposer les mêmes buts, est une chimère dangereuse». Gustave Le Bon est surtout connu par son livre sur la psychologie des foules pour lequel il sera personnellement remercié par Mussolini et qui inspirera la plupart des dictateurs (Hitler, Staline). Même De Gaulle aurait emprunté dans son livre "Le Fil de l'épée" l'essentiel des thèses de Le Bon!

Gustave Le Bon

En 1880 Pierre Foncin est fait chevalier de la Légion d’honneur.
Le 17 novembre 1881 il est nommé par Paul Bert Directeur de l’enseignement secondaire (3 jours après que Paul Bert soit devenu ministre). Gambetta tombe le 30 janvier 1882 en tant que premier ministre entrainant la fin de Paul Bert comme ministre de l’instruction. En conséquence, Pierre Foncin cesse d’être directeur de l’enseignement secondaire. Il est rapidement nommé le 9 février 1882 Inspecteur Général de l’Instruction Publique chargé de l’Algérie (où il ira en 1882 et en 1891) et des universités de lettres d’Aix et Montpellier puis de Corse. Il gardera ce statut pendant 29 ans jusqu’à sa retraite en 1911.

En 1881, l’instruction devient obligatoire (pas l’école)
Lois Ferry :

Classes de garçons et de filles fin XIX^èmesiècle

Six millions et demi d’enfants d’âge scolaire se retrouvent sur les bancs de l’école. Ils ont besoin de livre de grammaire, d’histoire et de géographie. La géographie ayant été introduite par V. Duruy comme matière à enseigner dès l'école primaire, il fallait donc des livres scolaires de géographie. Il n’existait pas alors d’autres manuels contenant des cartes et des aspects pédagogiques satisfaisants que ceux de Pierre Foncin. Dans les années qui vont suivre, il va s’en vendre des millions. En 1920, 4 ans après la mort de Pierre Foncin on comptabilisera 26 millions de livres vendus par Foncin (chez Armand Colin).

Le 21 juillet 1883, Pierre Foncin crée l’Alliance Française, en compagnie de Paul Cambon, diplomate français, de ses amis Paul Bert et Victor Duruy, d’un représentant du ministère des affaires étrangères, d’Alfred Mayrargues, « dignitaire israélite » , du père Charmetant catholique, d’un protestant, Paul Melon et d’un représentant de l’éducation dans les colonies. Cet organisme qui a pour mission la diffusion de la langue et de la culture françaises cible ce jour-là l’empire colonial français mais très vite son objectif s’élargit à l’international. De nombreuses personnalités vont participer au comité directeur de l’AF, Pasteur, Eiffel, J. Vernes, A. Colin (chargé de la commission de propagande). F. de Lesseps et V. Duruy en seront président tour à tour.
Une structure se met en place au niveau mondial dont Pierre Foncin sera la cheville ouvrière. Remplissant tour à tour les rôles de secrétaire général, de vice-Président et de Président, il va œuvrer pendant 30 ans au développement de l’Alliance qui connait un essor considérable. Aujourd’hui, après 140 ans d’existence elle compte encore 832 agences dans 128 pays.

Timbre commémoratif du 100^ème anniversaire de l'Alliance Française

Paul Cambon (1843-1924)

Le 4 janvier 1887, Anne Sylvestre, la femme de Pierre Foncin décède à Paris, à l'âge de 45 ans. Elle est enterrée à Carcassonne et la cérémonie (civile) de son enterrement donne lieu à une violente campagne de presse dans les journaux locaux prenant notamment à parti la franc-maçonnerie.

Trois ans plus tard, le 7 juin 1890, Pierre épouse à Paris Marie-Jeanne de Pozzi née le 8 février 1861 à Bordeaux, de 20 ans sa cadette. Armand Colin est son témoin de mariage.
Pierre profite de l’ouverture de la ligne de chemin de fer St Raphaël - Hyères cette même année pour emmener son épouse en voyage de noces et découvrir ensemble la côte varoise. Ils arrivent à Cavalaire après 1h45 de trajet et, le train des Pignes roulant à très basse vitesse, ils ont le temps de découvrir la côte. Ils tombent en arrêt devant le paysage du Dattier et la même année Pierre Foncin achète un terrain sur la colline voisine de la Nasque, face à la mer. Il achètera en tout 15 ha pour 75'000 francs (à peu près le coût d’un km de voie ferrée métrique). Il y fait construire de 1892 à 1894 une grande maison de type Bordelais qu’il offre à sa jeune femme.

Sachant qu’un haut fonctionnaire de l’Etat gagnait à l’époque entre 10'000 et 12’000 francs par an, il est difficile d’expliquer par ce seul salaire la possibilité pour Pierre Foncin d’acheter le terrain puis de faire construire la grande maison. C’est en fait grâce au succès de ses livres scolaires (11 millions de livres vendus entre 1874 et 1889) que Pierre Foncin a pu offrir à sa femme cette magnifique résidence secondaire.

Le 2 mai 1893 Pierre (qui a tout juste 52 ans) et Marie-Jeanne ont une fille qu'ils appellent Myriem (forme hébraïque de Marie). Deux ans plus tard une autre fille naît le 16 novembre à Paris qu'ils prénomment Mireille.

Pierre Foncin est nommé Commandeur de la Légion d’Honneur en 1913 ; il prend sa retraite en 1911 et démissionne de la Présidence de l’Alliance Française en 1914. Il séjourne dans sa maison de Cavalaire, crée l’association des amis des Maures et de l’Esterel déjà destinée à prévenir les incendies et à lutter contre l’envahissement foncier dans le maquis. Il produit en 1910 un recueil « Les Maures et l’Esterel » qui décrit avec beaucoup de lyrisme cette région de France qu’il affectionne tout particulièrement.
Il décède à Paris VI^ème le 14 décembre 1916 au 5ème étage du 1, rue Michelet sans avoir connu la fin de la guerre ni le retour à la France de l’Alsace et de la Lorraine. Il est enterré dans le cimetière de Bagneux.

Les 3 filles de P. Foncin

Antoinette, Myriem et Mireille