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La Maison

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Le Casteu dou Soleu

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  • Prioriterre 7 sept.
  • Prioriterre 16 sept.
  • La maison, baptisée par P. Foncin "Casteu dou Souleu" a été construite entre 1892 et 1894. Elle est de style bordelais, sans doute réalisée par un architecte connu par la famille de Pozzi.
    L'existence du train des Pignes a grandement facilité l'acheminement des matériaux.
    A l’époque où Pierre Foncin a construit cette maison, ou quelques années plus tard, de nombreux riches bourgeois, artistes, industriels faisaient de même, à l’image du banquier Courmes en 1910 au Rayol, de Adam, Eiffel, Royce, Clément-Bayard et John Eliott (à Bon-Porteau en 1903), ainsi que le préfet des basses-Alpes David Dautresme (au Dattier en 1906).

    La « grande maison » comporte 3 niveaux de 200 m2 chacun :

     

  • Le rez-de-chaussée est l’étage des services : cuisine, atelier, logements de serviteurs. On y rentre par l’arrière de la maison. Ce niveau communique avec l’étage supérieur par un escalier intérieur.

  • cuisine
    Cuisine de la maison Foncin

     

  • Le 1er étage. C’est le niveau auquel on accède par le double escalier extérieur. C’est l’étage d’apparat. Il se compose d’un grand hall sur lequel débouchent la salle à manger et le salon. Derrière le salon se trouve une autre pièce qui sert de bureau ou de salle de jeu. Les plafonds  sont à 4,60 m de hauteur. Au fond à gauche du hall on trouve une petite pièce qui a servi de chambre à Mireille Foncin et des toilettes modernes aménagées par le Conservatoire du Littoral. Dans le salon et la salle à manger de grandes baies vitrées sont placées directement au-dessus des cheminées, constituant des paysages décoratifs à la place des traditionnels miroirs ou tableaux. Les carrelages sont d’origine ainsi que les gros meubles. Les bibelots eux proviennent de constructions de la même époque car la maison Foncin a été pillée 2 fois après la mort de Mireille. Dans la salle à manger, un monte-plat permettait de monter la nourriture depuis la cuisine.

  •  salle a manger

    La salle à manger


    La salle à manger est un concept développé au XIXème siècle par les grands bourgeois. Dans les siècles précédents il était très rare d’avoir un local dédié aux repas. On « dressait » la table dans la pièce qui convenait le mieux aux circonstances. Ce pouvait être le hall, le salon ou une chambre à coucher.  L’apparition de cette pièce spécialisée s’est accompagnée d’un nouvel art de manger : au lieu d’amener ensemble tous les plats sur la table, comme cela se pratique encore aujourd’hui dans de nombreux pays, il s’est établi une séquence dans la manière de manger, entrées, plats principaux, desserts et fromages. Cette nouvelle organisation des repas a entrainé l’apparition de la vaisselle, des couverts et de la cristallerie dédiées à chacune des étapes. Tout cet art de manger « à la française » s’est exporté dans les pays d’Europe et notamment en Angleterre en un juste retour des choses par rapport à l’industrialisation que l’Angleterre avait entreprise avant la France !


    salon

    Le salon du rez-de-chaussée


    Le hall est carrelé de carreaux noirs et blancs qui contrastent avec les carrelages fleuris des autres pièces. Le choix de ce carrelage n’est pas innocent, car il transmet un message, celui de l’appartenance de Pierre Foncin à la franc-maçonnerie. C’est en effet ce type de carrelage que l’on retrouve dans toutes les loges maçonniques de France, renvoyant au Temple de Salomon et qui représente la dualité du bien et du mal, de l’ombre et de la lumière, du savoir et de l'ignorance. « Le pavé mosaïque est à la fois la condition du tracé d’un monde nouveau, et une mise en garde contre ce à quoi ne devra pas se limiter ce monde »; Pierre Foncin était membre du Grand Orient de France, il appartenait à la loge « le Progrès »  loge laïque et républicaine dont la devise était « Liberté, égalité, fraternité » ! Beaucoup d’hommes politiques de la troisième république étaient francs-maçons (Jules Ferry, par exemple).

     

    Hall d'entrée

     

  • Le second étage comporte une grande bibliothèque sur l’angle sud-est de la maison, la chambre principale sur le coin sud-ouest et à l’arrière 4 pièces qui devaient être soit des chambres soit des pièces d’habillement ou de couture. Deux de ces pièces ont été réunies en une seule. C’est à cet étage que le Conservatoire du Littoral a mis en place une exposition qui retrace l’histoire de Pierre Foncin et de ses filles Myriem et Mireille. On y trouve aussi, notamment dans la bibliothèque une exposition cartographique inspirée par le travail de Myriem à la BNF et une exposition consacrée au train des Pignes.
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    Pendant la 2ème guerre mondiale, cette maison qui sert d’amer pour la navigation a été occupée par l’armée allemande car c’était un point d’observation idéal. Pour la rendre moins visible, elle a été repeinte en vert maquis. A la fin de la guerre la Marine Nationale a pris à sa charge de repeindre la maison en blanc car elle figurait sur toutes les cartes marines et il fallait lui rendre sa visibilité.

    En 1935, fortes de l'héritage d'Augustine Fouillée, les soeurs Foncin firent construire une petite maison de gardien au nord-est de la "grande" maison afin d'assurer une présence permanente sur le domaine. Cette maison a d'ailleurs brûlé pendant l'incendie de 1950.
    Enfin dans les années 60 (au moment du passage à la retraite de Myriem ?), un petit oratoire fut édifié à la limite est de la propriété, face à la mer. On peut lire sur le socle de la statue : "Estelo de la mar prega per nostre" (Etoile de la mer priez pour nous). Car contrairement à Pierre Foncin, les soeurs Foncin étaient catholiques pratiquantes comme leur mère Marie-Jeanne de Pozzi.