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Les valeurs de Pierre Foncin

APF

La grandeur de la France et le patriotisme

Le XIXème siècle est le siècle de la France par excellence. Beaucoup de Français considèrent que l’expansion coloniale est une nécessité vitale pour le pays afin qu’il reste une des puissances mondiales dominantes (à l’exemple de la Grande Bretagne). Pierre Foncin en est convaincu et il prône une action forte dans les pays qui bordent la Méditerranée. Mais cette envie de voir la France reconnue internationalement se traduit surtout pour lui par une expansion de la culture et de la langue française (« la conquête morale »). Après la guerre de 1870, Pierre utilisera l’enseignement de la géographie comme levier pour attiser le patriotisme des enfants français. Par exemple voici un extrait de la « Première Année de géographie » (page 29) :

« Et quand l’Alsace et la Lorraine redeviendront françaises, ce sera une grande joie que le retour à la patrie des provinces dont on lui a enlevé le territoire mais dont le cœur lui appartient toujours »

L'Alliance Française qu'il a créée en 1883 et à laquelle il a consacré pendant 30 ans une énergie considérable reflète ce désir d'accroitre le rayonnement de la France dans le monde.

 

Les liens internes
  • Les filles de P. Foncin
  • Pierre Foncin
  • Les incendies locaux
  • L'éducation des femmes

    Jusqu’au milieu du XIXème siècle, l’éducation des femmes est essentiellement fournie par le clergé qui y voit une manière de récupérer le pouvoir perdu lors de la révolution française. La conséquence est que les femmes ne sont éduquées que sur la couture et la religion ! Une bonne partie des responsables politiques de la 3ème république veulent remplacer cette éducation par une éducation laïque et citoyenne. Pierre Foncin est très favorable à cette démarche et va dépenser beaucoup d’énergie pour mettre en place des collèges et des écoles normales pour jeunes filles. Le but n’est pas d’en faire des professionnels à l’égal des hommes (la gestion du foyer étant très contraignante) mais d’en faire des mères éclairées capables de transmettre à leurs enfants le savoir et les valeurs républicaines. La mère n’est-elle pas la première instructrice de ses enfants ?
    « L’église essaie d’inculquer les valeurs catholiques aux enfants au moyen de l’éducation féminine, et Foncin de son côté va faire appel au même procédé de propagande à l’égard des idées républicaines » (N. Nishiyama)

     

    Les femmes ne peuvent présenter le baccalauréat et donc ne peuvent suivre le même cursus universitaire que les hommes. Les premières agrégations féminines sont obtenues en 1883 (3 ans après la création de l’ENS de la rue de Sèvres). Cette agrégation n’est pas du même niveau que celle des hommes : elle ne permet que d’enseigner dans les lycées de filles. Il n’empêche que la France était très en avance parmi les pays d’Europe sur l’éducation des femmes, ce qui a attiré des femmes comme :

  • Liouba Bortniker , ukrainienne née en 1860 et arrivée à Paris en 1879, première femme à avoir obtenu l’agrégation "masculine" de mathématiques en 1885 grâce à des cours privés lui ayant permis de passer le baccalauréat. Elle terminera aliénée, ce qui sera utilisé par les opposants à l’éducation des femmes.
  • Maria Salomea Skłodowska, polonaise née en 1867 et arrivée à Paris en 1891 pour suivre des études de physique puis de mathématiques inaccessibles aux femmes en Pologne. Elle se mariera avec Pierre Curie, sera la première femme à obtenir un prix Nobel et la seule femme, encore aujourd’hui à avoir reçu 2 prix Nobel. Elle achètera un terrain à Cavalaire à la Vigie où sa fille Eve fera construire une maison vers 1920 - 1922.
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    L'adoption des habitants des colonnies

    Le XIXème siècle est le grand siècle du développement colonial de la France. Sous la 3ème république, la colonisation des pays d’Afrique et d’Asie du sud-est paraissait une nécessité pour relancer la puissance politique et économique de la France. La mission civilisatrice de la France fait partie des arguments des colonisateurs admis par une majorité des Français.

     

     

    Pierre Foncin va plus loin : il propose « d’adopter » les peuples colonisés en leur apprenant la langue, la culture et l’histoire de France. En tant qu’inspecteur général d’Algérie (et, de facto de toutes les colonies françaises), il va définir un programme pour développer l’enseignement dans les pays colonisés. L’effet espéré est que ces peuples adoptés deviennent des défenseurs de la France plutôt que des opposants. Pierre Foncin, lors d’une tournée en Algérie va développer une grande estime pour les kabyles.

     

    Le régionalisme

    A la Révolution Française de 1789, la division de la France en régions a été abandonnée au profit des départements. Le gouvernement ne voulait pas avoir en face de lui des gouverneurs de province puissants. Ila donc morcelé la France en une multitude de petits pouvoirs en créant les départements. Ces départements sont tous approximativement de la même taille définie pour permettre aux administrateurs du département d’atteindre les limites de leur domaine depuis le chef-lieu en une journée de cheval.
    Pierre Foncin a fait remarquer que ce découpage ne respectait aucunement les particularismes locaux (langue, culture, histoire) et prônait un découpage de la France en « pays »*** eux-mêmes regroupés en régions. Il trouvait également que le pouvoir central méconnaissait les réalités de terrain et voulait redonner aux régions le pouvoir qu’elles avaient perdu. Il proposera plusieurs solutions de découpage et a notamment écrit « Les pays de France : projet de fédéralisme administratif » en 1898. Plus d’un siècle après la France n’a toujours pas beaucoup avancé dans ce sens !

     

    ****« Chaque pays est un berceau sculpté par la nature, doté par elle d'un charme particulier et d'un parfum vivant » (Pierre Foncin)

     

    Proposition Foncin à 13 régions (ce découpage maintient les départements)